L’énergie nucléaire au service du développement durable
Par Driss Lyakoubi

L’année 2024 sera celle des grands changements au Kazakhstan. Plusieurs mesures phares y seront prises parmi lesquelles le recours à l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire.
Le Président kasakh, Kassim-Jomart Tokayev a révélé dans un grand entretien accordé au quotidien national « Egemen Qazaqstan » que l’énergie nucléaire propre est vitale pour le pays. « C’est une question fondamentale pour l’avenir de l’économie nationale », annonce-t-il en substance. S’inscrivant dans une nouvelle dynamique de protection de l’environnement et mettant à profit les ressources naturelles énormes dont dispose le Kazakhstan au service du développement durable, M. Tokayev a déclaré, à cet égard: » Nous occupons le premier rang mondial en termes de volume d’uranium naturel extrait et produisons des composants de combustible nucléaire. C’est pour cette raison, souligne-t-il, que j’accorde une attention particulière à la question de la construction d’une centrale nucléaire sur le territoire de notre pays. » Pour le président Kazakh, les questions de sécurité énergétique doivent être traitées sur la base des besoins et des opportunités réels et sur la recherche scientifique, et non sur des considérations géopolitiques ».
Dans un souci d’associer le Peuple à ce choix fondamental et stratégique, le Président n’a pas manqué de souligner que certains citoyens Kazakhs critiquent la construction de centrales nucléaires, ce qui est compréhensible pour lui. Et de rappeler que plusieurs citoyens se souviennent très bien des conséquences tragiques des essais nucléaires sur le site de Semipalatinsk. Il a expliqué, à cet effet, que d’autres aspects complexes doivent être pris en compte, tels que le coût du projet et les aspects environnementaux.
« Conscient de son importance, j’ai proposé de soumettre la question de la construction d’une centrale nucléaire à un référendum national. (…) Nous assisterons à de grandes audiences publiques, où les citoyens procéderont à l’examen et à la discussion des arguments des experts. Et ce, indique-t-il pour une prise de décision équilibrée et réfléchie, qui sera celle du Peuple ».
Pour replacer la décision du Kazakhstan dans son contexte historique, il est à noter que le 2 décembre 2009, lors de sa 64e session, l’Assemblée générale des Nations-Unies a proclamé le 29 août Journée internationale contre les essais nucléaires en adoptant la résolution 64/35 qui «appelle à éduquer le public et à le sensibiliser aux effets des explosions expérimentales d’armes atomiques et autres explosions nucléaires et à la nécessité d’y mettre fin, en tant que moyen parmi d’autres de parvenir à l’objectif d’un monde sans armes nucléaires».
La résolution a été initiée par la République du Kazakhstan, à laquelle se sont joints un grand nombre d’auteurs et de co-auteurs, afin de commémorer la fermeture du polygone d’essais nucléaires de Semipalatinsk (Kazakhstan), le 29 août 1991.
Cette décision considérée comme historique et courageuse prise par le Kazakhstan de manière libre et unilatérale a été suivie par un moratoire sur les essais d’armes nucléaires.